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Le Poulailler souhaite exprimer la profonde douleur dans laquelle son équipe de rédaction est plongée, aujourd’hui, mercredi 7 janvier 2015. Nous adressons toutes nos pensées à Charlie Hebdo, aux deux policiers et aux proches des victimes, dont nous ne pouvons qu’imaginer la détresse. Rappelons encore leurs noms : Charb, Cabu, Wolinski, Tignous, Honoré, Bernard Maris, Moustapha Ourad, Michel Renaud, Frank Brinsolaro, Ahmed Merabet, Frédéric Boisseau, Elsa Cayat.

Cette exécution est indigeste, incompréhensible. De la même façon qu’une tenue dite « provocante » ne légitime pas le viol, un dessin provocant ne justifie pas le meurtre.

Les fanatiques qui tuent au cœur d’un journal avec des armes de guerre ne s’en prennent pas seulement à l’intelligence sensible et critique de leurs victimes, mais au principe de vie en tant que tel.

En assassinant Cabu, Charb, Wolinski et les autres… ils ont assassiné un peu de notre adolescence ou de notre enfance. Ils ont assassiné les figures qui ont, avec humanité, excès et humour, incarné aux yeux de plusieurs générations d’esprits curieux et libres, le droit à la parole, la prise de risque et l’indépendance des idées.

Nos esprits marqués au fer rouge de l’imbécillité meurtrière et de l’intolérance satisfaite sont pourtant plus combattifs que jamais. Et nous continuerons à faire de chaque pensée libre, au Poulailler, au travail, dans la rue, au supermarché, un territoire de fraternité au nom de l’humanité. Ce sinistre événement nous met « debout », engagés dans la défense des valeurs et d’un esprit « Charlie Hebdo », afin de l’incarner plus justement chaque jour. Il nous appartient, tous ensemble, de faire mentir ceux qui prétendent faire taire nos voix.

Le temps va passer. Pour qu’il ne passe pas en vain, continuons à travailler pour une presse libre, pour une presse qui se lève face aux assauts du fanatisme, pour une presse qui aiguise l’esprit critique et la curiosité.

Continuons à caricaturer, polémiquer, satiriser, analyser, penser.

Le temps du deuil ne doit pas être celui de l’inaction et de la prostration.

Croyons que le mot et l’image peuvent faire le poids.

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