Les mardis nautilistiques du Beaj Kafe

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Nautilis, petit laboratoire expérimental qui rêve en jazz et en couleur. Depuis 2011, on ne compte plus les disques qui gravitent autour de l’ensemble, les musiciens invités des quatre coins du monde pour le temps d’un rencontre ARCH, les projets qui se multiplient et on se souvient avec un brin d'émotion du Third Coast Ensemble au Quartz lors du dernier Atlantique Jazz Festival. Nautilis est de presque tous les bons coups qui se jouent à Brest, en Bretagne, en France ou d’ailleurs. Et pourtant, il manquait encore quelque chose, un contact encore plus franc et direct avec un public prêt à tout entendre, tout voir tout apprendre. Un temps de rencontre sans fioritures, sans amplis, sans ingénieur. En toute simplicité, en somme.

Ce petit vide est désormais comblé, et Nautilis s’expose désormais tous les mardis au Beaj Kafe, rue Branda. Mardi 19, Christophe Rocher (clarinette), Nicolas Péoc’h (saxophone alto et flûte), Vincent Raude (électronique) et Olivier Pellan (batterie) ouvraient le bal de cette série de rencontres et de cartes blanches laissées à des artistes locaux. Une heure pour faire entendre ce qui résonne comme une déclaration d'intention, un manifeste, qui s'écrit selon les humeurs, les envies. L’accueil, confié au contrebassiste Frédéric Briet, plante le décor; le Beaj s’ouvre le temps d’un concert accessible à tous pour nous accueillir au cœur de ce qui fait le succès de Nautilis: l’échange, la spontanéité, la recherche. Loin des académismes.

Ce premier concert est un pari gagné. Une heure d’envoûtement, pendant laquelle les musiciens se cherchent, proposent, s’écoutent, relancent et suivent, hésitent parfois, changent d'instrument, partent, reviennent. Quelques thèmes surgissent, attrapés à la volée puis décorés, enrichis, travaillés, avant de s’évanouir. C’est libre, aérien et fascinant à la fois. Mardi 26, carte blanche à l’accordéoniste Céline Rivoal, autour de pièces contemporaines. La semaine prochaine, une rencontre ARCH. Des matins prometteurs, pour ces mardis soir du Beaj Kafe!

Quelques questions posées à Simon Le Vigouroux, chargé de production et de la diffusion de Nautilis:

D’où vient l’idée du Beaj Klub?

Le projet de rencontres régulières était un serpent de mer dans la construction de Nautilis. Depuis plusieurs années nous souhaitions animer un lieu de rencontres régulières pour permettre un accès simple, évident, à des musiques jugées - bien souvent à tort - difficiles d’approche.

Ce lieu nous permet toutes les formes d’expérimentations, c’est un laboratoire pour proposer des créations en cours, des rencontres improvisées avec des musiciens de passage, tester des nouveaux répertoires, des nouveaux modes de jeu, rencontrer des musiciens locaux aussi, avec qui nous partageons le même goût de la découverte.

C’est tout l’inverse de l’entre-soi, en somme.

Pourquoi le Beaj Kafe? L'ambiance, le public?

En ce qui concerne le Beaj Kafe, le lieu nous est très sympathiquement mis à disposition par Romain, le gérant, ancien accordeur de pianos, très sensible à notre démarche de décloisonnement, de recherche musicale, de découverte, de rencontre et de curiosité. D’ailleurs, beaj signifie voyage en breton; il y a un peu de de New-York ou de Berlin dans l’âme de ce lieu, qui appelle à l’expérimentation ! Ici, le public peut discuter, se relaxer, rencontrer, mais également travailler. C’est exactement dans cet esprit que nous venons!

Le partenariat avec Penn-Ar-Jazz est donc naturel? Que vous apportez-vous mutuellement?

Rien de plus naturel! Nous travaillons depuis bien longtemps avec Penn-Ar-Jazz sur toutes sortes de projets, en particulier l’ARCH. Il s’agit du dispositif de rencontre entre les musiciens de Nautilis et les artistes invités dans le cadre de la programmation de Penn-Ar-Jazz. À l’origine orienté sur la ville de Chicago, l’ARCH s’est ouverte à des musiciens de tous horizons, et a donné lieu à plus de soixante-dix concerts, quatre groupes, et bientôt six disques, tous produits par Nautilis.

Comment avez-vous décidé de la programmation? Que se passe-t-il après la dernière date prévue, le 29 mars?

La programmation est collégiale. Tous les musiciens de Nautilis proposent des projets et des musiciens qu’ils ont à cœur d’inviter, et chacun assure à tour de rôle l’accueil, la régie, l’organisation de chaque soirée. De nombreuses cartes blanches sont proposées, à des musiciens du collectif et des musiciens invités ou de passage.

Nous avons invité ainsi Céline Rivoal, accordéoniste au sein du photo-Concert de Nautilis, et membre de l’Ensemble Sillages, pour une carte blanche avec des pièces de compositeurs contemporains, comme Jacques Rebotier.

Après mars, ça continue! Nous avons prévu de faire une trentaine de concerts en 2016, entre janvier et juin, puis entre septembre et décembre, toujours tous les mardis à 18h30.

www.ne-mo.fr

www.penn-ar-jazz.com

www.beajkafe.fr

About the Author

Elevé dans une ambiance sonore éclectique, musicien dans l’âme plus que dans les doigts, Matthieu apprécie les expériences nouvelles autant qu’une symphonie de Chostakovitch ou une gavotte. Son approche est souvent un peu décalée, parfois technique, et s’ancre librement dans le ressenti.

 

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