La Vie au bout des doigts, d’Orianne Charpentier est paru chez Gallimard, collection Scripto.
La Vie au bout des doigts est un roman d’Orianne Charpentier et qui se passe pendant la première guerre mondiale, et a pour héroïne une jeune fille du nom de Guenièvre.
Le Poulailler a justement retrouvé une trace de Guenièvre ! C’est le journal d’un poilu de la guerre 14-18. Il se nomme Alphonse Bougainville. Voilà un extrait de son carnet.
Je vais mourir. Je le sais. Mais avant cela, il faut que tout le monde sache. L’horreur de la guerre, d’abord. Mais surtout son histoire, l’histoire de Guenièvre. Elle a vécu tant de choses… Je ne la connais pas très bien, mais assez pour connaitre la dureté de certaines périodes de sa vie. La malheureuse. Voilà mon dernier désir. Sachez que Guenièvre a été très courageuse. Même plus qu’elle ne l’aurait dû, peut-être. Elle a vécu dans trois mondes opposés et différents. D’abord la pension, la moquerie de ses camarades. Après cela, elle a vécu comme une dame, bien traitée et menant une vie agréable. Et puis la ferme. Avec les animaux, de la pauvreté, de la saleté. Mais elle a supporté. C’est peut-être ça que je veux dire par la notion de courage. Passer d’un monde à l’autre, changer de bonheur, changer de plaisirs et de… de tout. Elle a beaucoup évolué au fil du temps. Petite fille apeurée par la vie et par le monde, elle est ensuite devenue de ces filles courageuses qui résistent à n’importe quelle épreuve et qui n’éprouvent pas la peur. Les sentiments, oui, mais pas la peur.
Nous tenons à vous préciser deux choses ; d’abord, ce passage était au début du carnet mais a été écrit en dernier, avant la mort d’Alphonse Bougainville, d’après les analyses scientifiques qui nous ont été communiquées. Ensuite, sans notre technologie moderne, nous n’aurions jamais pu lire cela, car il était recouvert de sang.
Mais passons ces choses graves à ne jamais oublier, et maintenant, voilà les bonnes nouvelles ! Nous avons demandé à notre écrivain préféré d’écrire un livre sur le personnage de Guenièvre, afin qu’il n’existe pas qu’un seul témoignage sur sa vie !
Et c’est une œuvre formidable, d’une beauté agréable. On ressent la difficulté des soldats dans les tranchées et la tristesse des femmes et des enfants qui, à l’arrière, subissent des pertes. Guenièvre est une personne qui varie, mûrit, s’endurcit, change. En lisant ce livre, on se rend compte de l’horreur de la guerre qui n’a pas seulement touché des corps mais aussi des âmes. Et des âmes d’innocents.