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FESTIVAL EUROPÉEN DU FILM COURT

Propos recueillis par Natalia Leclerc (version anglaise ci-dessous. English version below)

D’où est apparue cette idée de raconter l’invention du vaccin de la variole sous l’angle de James, le cobaye ?

FL. Nous avons décidé de raconter l’histoire de cette manière dès le début. C’était vraiment ce qui nous motivait pour ce film. À la lecture d’un article à propos de cette expérience capitale, réalisée par Edward Jenner, et qui a réellement changé le monde, j’ai immédiatement été frappé par le rôle joué par le petit garçon, fils de paysans, âgé de huit ans seulement. J’ai voulu comprendre pourquoi sa famille lui avait fait subir cette expérience, potentiellement fatale. Mais quand j’ai regardé de plus près, je me suis rendu compte que très peu de choses concernant James Phipps avaient été écrites ou étaient connues. On dit que l’histoire est écrite par les vainqueurs, et je crois que c’est pertinent ici: l’histoire de ces événements, devenue populaire, est presque exclusivement écrite à partir de brèves mentions du journal du Dr Jenner. James et son père ne savaient manifestement pas lire ni écrire, et j’ai considéré cela comme l’opportunité de leur donner la parole. J’étais passionné et fasciné par l’idée d’approcher des événement d’adultes effrayants, complexes, à travers les yeux de ce petit garçon.

CO. Dans ses recherches, Felix a découvert que James était le fils du jardinier, ce qui est très intéressant, parce que cela pose la question de savoir si, directement ou indirectement, il a subi une pression ou a même été forcé de le faire, s’il avait un réel choix, s’il y avait un gagne-pain dans la balance. Tout à coup, il y avait une histoire.

Comment avez-vous travaillé le personnage du père ? D’après vous, avait-il le choix de livrer ou non son fils aux expériences du médecin ?

FL. Nous avons passé beaucoup de temps à essayer de nous imaginer nous-mêmes dans sa situation – était-ce vraiment un choix? D’un côté, il a sa famille, il doit la nourrir. De l’autre, il y a la vie de James. C’était une époque où, en Grande-Bretagne, l’accès des paysans aux biens communaux était supprimé. Ils n’avaient plus accès aux champs publics pour les cultiver, et leur seule ressource pour se nourrir était donc de travailler. Mais, en raison de cette réforme, il y avait aussi un fort taux de chômage et trouver un travail constituait une réelle lutte. C’était aussi l’époque des guerres napoléoniennes, avec une très haute inflation, c’était très dur pour les familles. Elles subissaient une énorme pression et nous voulions explorer ce contexte, dans lequel se déroule l’histoire.

Quel est l’aspect documentaire dans ce travail ? si oui, comment avez-vous travaillé ? Ou placez-vous l’émotion ressentie pour James au premier plan ?

CO. C’est le récit fictionnel d’un événement historique, par conséquent, Felix a fait de nombreuses recherches pendant l’écriture du script. Mais de mon point de vue, en tant que réalisatrice, j’étais surtout intéressée par le garçon, par ses sentiments, par la relation entre le père et le fils, et par la pression que le choix à faire allait leur imposer, ainsi que par la décision impossible à prendre pour le père, la manière dont il en parlerait à sa femme, et même s’il en parlerait ou non. J’étais intéressée par le fonctionnement de tout ceci au plan émotionnel, plus que dans l’exactitude de la documentation historique, même si une partie du film concerne des procédures scientifiques, que nous voulions reproduire aussi précisément que possible.

Il y avait donc un équilibre à trouver entre la justesse des faits et l’engagement émotionnel que nous cherchions à provoquer.

FL. Nous ne savons pas exactement ce qui s’est produit. Nous devions combler d’énormes fossés en ce qui concernait James et son père – ce qu’ils ont pensé et ressenti, la nature de leur relation avec Jenner, et la manière dont ils en sont venus à participer à l’expérience. Nous ne disons surtout pas “C’est ce qui s’est réellement passé” – personne ne le saura jamais! Je crois que nous voulions évoquer plus que documenter, avec à l’esprit la question de savoir ce que de vraies personnes vivant à cette époque auraient ressenti et comment elles auraient agi.

Avez-vous imaginé que le père avouait tout à sa femme ? Je n’ai pas réussi à me décider !

CO. Il y a cette scène où la mère découvre la coupure sur le bras de James, et nous faisons un plan sur le père qui se détourne. J’ai imaginé qu’il avait honte de ce qu’il avait permis – précisément à cette époque où la maladie et la mort étaient très présentes. Mettre James ainsi en danger – j’imagine que ça aurait été très dur pour lui d’expliquer ça à sa femme.

Nous nous sommes longtemps demandé s’il fallait inclure la mère, mais pour moi, c’était important qu’elle soit présente, ainsi que le bébé – les familles étaient nombreuses à l’époque, et l’idée qu’ils avaient un futur à préserver était significative pour augmenter l’enjeu. C’est une autre raison pour laquelle ils avaient besoin de travailler dans ces conditions. Le bébé donnait aussi à James une raison supplémentaire de finir par accepter le sacrifice – un sacrifice qui protègerait les générations futures de la variole.

En effet, j’ai eu l’impression que James était sacrifié…

CO. À la fin de l’histoire, James fait le choix d’accepter la vaccination. À l’époque, les villages étaient ravagés par la maladie, qui se développait incroyablement vite, tuant et rendant la population aveugle. James a dû le voir, comme on l’a montré au début du film, lorsqu’il voit son amie, la fillette, emportée du village couverte par la variole. Il en connaît les effets sur la communauté, et il sait qu’il a une chance de l’arrêter. Par certains côtés, il a la foi en la science, et il fait confiance en le Dr Jenner. Il sait, peut-être plus que son père, l’effet considérable que son sacrifice pourra avoir.

FL. D’une certaine manière, c’est l’histoire d’un passage à l’âge adulte. À une époque où l’espérance de vie n’était pas si élevée, ce garçon a dû grandir vite. À la fin, James se rend compte qu’il n’est plus un petit enfant, et il réalise un geste très courageux et très mature, lorsqu’il prend la décision impossible en charge, à la place de son père. En retournant à la demeure du Dr Jenner et en s’offrant comme cobaye, il prend les responsabilités d’un homme qui doit veiller à sa famille et se battre pour un meilleur avenir. Il prend un risque énorme, même si à la fin, il survit. Mais nous étions conscients de cette notion de sacrifice et des parallèles avec le récit biblique d’Abraham sacrifiant son fils.

James semble plus responsable que son père !

FL. Oui, à la fin, tout se passe comme s’il accordait sa confiance à l’avenir, à la science. Il entrevoit un avenir radieux, débarrassé de cette horrible maladie.

CO. Le père est pris dans une situation impossible. Nous avons inclus de nombreux plans où il veut agir ou dire quelque chose sans en être capable. Il est contraint par sa classe, son manque de compréhension scientifique, sa situation financière, les besoins de sa famille – c’est un homme fondamentalement aliéné. Dans le bureau de Jenner, nous l’avons mis face à une fenêtre à petits carreaux, qui ressemble à une prison. Il n’est pas nécessairement faible, stupide ou irresponsable. Il est juste pris dans une situation qu’il ne contrôle pas.

Et le docteur ? Je m’attendais à un personnage négatif, ou à une sorte de Dr Frankenstein…

CO. Felix s’est beaucoup documenté pour comprendre ses motivations pour cette expérience. Nous savions qu’il avait fait ses études de médecine à Londres, et envoyé à la campagne pour gérer la propriété de son père après sa mort. Il était donc frustré et voulait marquer l’histoire. Il avait donc une énergie personnelle puissante. Mais par ailleurs, il était le docteur local qui soignait la communauté, et il en prenait soir, travaillant souvent gratuitement pour les pauvres. Quand il a inventé le vaccin, il le leur a distribué gratuitement. Il avait donc deux facettes. Nous les percevons lorsqu’il entaille le bras de James, la première fois: il est en train d’inciser la peau d’un petit enfant, et en même temps, il récite un magnifique poème.

Au-delà de l’histoire de l’invention du vaccin, il est aussi question de misère : y a-t-il un propos politique, à notre époque, où les situations de précarité ou de pauvreté sont de plus en plus fréquentes ?

FL. Oui, j’ai commencé à écrire ce film à l’acmé du Credit Crunch [ndlr. pénurie de crédit], alors que le taux de chômage était très élevé. En Grande-Bretagne, de nombreuses familles se battent encore pour trouver un travail correct, et ne sont pas soutenues par l’État de manière adéquate. C’est désolant de voir de si nombreuses personnes compter sur les banques alimentaires de charité pour nourrir leur famille. Il y a eu – et il y a encore – beaucoup de désespoir, et cela a véritablement contribué à former l’image de cette famille, dans le film, et m’a aidé à comprendre leur état d’esprit.

CO. Et je pense qu’une autre dimension politique relève des sacrifices commis pour le progress scientifique ou médical. Encore aujourd’hui, il y a des tests médicaux, qui posent question du point de vue de l’éthique, réalisés en Afrique, sur des personnes faibles et sans voix, qui n’ont, comme dans notre histoire, aucun choix réel de prendre les produits ou non.

FL. La question des expériences pharmaceutiques en Afrique et du consentement éclairé se pose toujours. Par exemple, des produits importants ont parfois été distribués à condition qu’une autre substance soit absorbée dans le cadre d’un test médical. Est-ce vraiment un choix? C’est un autre problème par le biais duquel le film est pertinent aujourd’hui.

La souffrance et la terreur de James sont-ils le prix à payer pour le progrès ? Voyez-vous le garçon comme un héros ?

CO. Il est difficile de répondre à la première partie de la question! J’aimerais réaliser davantage de films à ce propos – il n’y a pas de réponse facile. La formule “un prix à payer” est délicate car il faut se demander si on accepte qu’une personne souffre pour le salut de millions de gens.

La question du héros est intéressante: j’ai délibérément voulu la laisser ouverte. À la fin, lorsque James va chez le Dr Jenner pour se sacrifier pour la science, nous avons filmé sous différents angles. Nous avions James marchant vers la caméra, et, avec une certaine musique, cela aurait été une fin très héroïque. Mais à la place, j’ai choisi de garder le plan d’ensemble, de derrière, avec la musique qui cesse. Je ne trouvais pas juste d’en faire un héros parce que, même si c’est un acte de courage, peut-être ne connaissait-il pas tous les risques: il a huit ans et se pose la question du consentement. Je ne voulais pas simplifier le problème, car il m’était plus important que le public réfléchisse aux questions éthiques, plutôt qu’il ne se détende dans le mythe d’un héros.

FL. Toutefois, nous voulions réellement reconnaître le rôle de James dans l’éradiction de la variole. Je ne sais pas s’il est un héros, mais il mérite d’être célébré.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

CO. Après la projection du film dans les festivals, nous le rendrons accessible aux écoles, accompagné d’un dossier éducatif pour explorer des thèmes comme ceux de la science, de l’éthique, de la narration et de la réalisation de films.

En ce qui concerne mon travail, j’ai un autre court métrage, Tracks, qui joue actuellement dans des festivals. Il sera projeté à Louvain d’ici deux semaines et aujourd’hui, il a gagné le prix du “Meilleur réalisateur” au Underwire Film Festival de Londres. Je suis aussi en train d’écrire un long métrage avec Torino AdaptLab. J’y vais la semaine prochaine pour la fin du workshop et pour lancer le projet au Festival de cinéma de Turin.

FL. Je tourne un autre court métrage l’an prochain sur le thème du consentement dans les relations sexuelles. Je suis aussi en train de développer des projets pour un long métrage et pour le théâtre.


ENGLISH VERSION

James – Interview with Felix Levinson (writer) et Claire Oakley (director) 

Where did the idea to tell the story of the first vaccination from the point of view of James, the guinea pig, come from?

FL : We decided to tell the story that way right from the beginning – it was the motivation for the film really. When I read an article about this momentous experiment by Edward Jenner that really did change the world, I was immediately struck by the role of the little peasant boy who was only eight years old. I really wanted to understand why his family allowed had him to take part in this potentially life-threatening experiment. But when I started looking into it, I realized there is very little written or known about James Phipps. There is this saying that history is written by the “victor” and I think it’s relevant here: the popular story of these events comes almost exclusively from the brief mentions in Dr Jenner’s diary. James and his father obviously could not read or write so I saw this as a chance to give them a voice. I was excited and fascinated by the idea of approaching these frightening, complicated, adult events through the eyes of this little boy.

CO: In his research Felix found out that James had been the gardener’s son, which is very interesting because it brought up the question of whether – directly or indirectly - he was coerced or even forced to do it, whether he had a real choice, was there a livelihood in the balance? Suddenly, there was a story.

How did you conceive the character of the father? Did he have a choice as to whether his son partook in the doctor’s experiment?

FL: We spent a lot of time trying to imagine ourselves in that position – was it really a choice? On the one hand he has his family, his baby, he has to find food. On the other, there is James’ life in the balance. This is a time when, in Britain, the peasants’ access to the common lands was being taken away. They no longer had access to public land to farm themselves so their only means of feeding themselves was to work. But because of this change there was also extremely high unemployment and finding a job was a real struggle. It was also the time of the Napoleonic wars, with very high inflation – it was a really tough time for families. There was an enormous pressure and we wanted to explore that as a background to the story.

Is there a documentary aspect to this work ? If there is, how did you work ? Or is showing James’ emotion more important to you ?

CO: It is a fictional telling of a historical event so Felix did a lot of research while writing the script, but from my point of view, coming on board as a director, I was really interested in the boy, how he would feel all this, about the relationship between the son and the father, and the pressure this choice would put on them both, and the impossible decision that the father had, how he might tell his wife about that, whether he even does or not. I was very interested about how it would work on an emotional level, and less in documenting the history exactly, although part of the film was about the scientific procedures – which we wanted to do as exactly as we could.

So it was a balance between getting the facts right, and making sure that it was emotionally engaging.

FL: We don’t really know what happened. We had to fill in the huge gaps about James and his father – what they thought and felt, what was the nature of their relationship to Jenner and how they came to take part in his experiment. We’re certainly not saying “this is definitely what happened” – no-one will never know that! I think we wanted to evoke rather than document, thinking of how real people living at that time would have felt and acted.

Did you imagine that the father told his wife? I can’t decide if he did!

CO: There is this scene where the mother discovers the cut on James’ arm and we show a shot of the father turning away from what is going on. I imagined him to be was ashamed of what he allowed to happen – especially then, when disease and death were very present. To put James at risk like that – I imagine that he would have been very hard time explaining it to his wife.

We thought a long time about including the mother or not, but for me it was important to have her present, and also the baby – families were big in those days and the idea they had a future to look after was important in raising the stakes, its another reason why they needed work so badly, and also the baby gave James an extra reason to make the sacrifice that he does at the end, a sacrifice that protected future generations from smallpox.

Indeed, I felt like James is sacrificed…

CO: At the end of the story James makes the choice to go forward with the vaccination. This was a time when villages were being ravaged by the disease, it moved remarkably quickly killing and blinding the population. James would have seen this, as demonstrated in the opening of the film where he sees his friend, the little girl, being taken out of the village covered in smallpox. He knows the effects on the community, and he knows he has a chance at stopping this. In some way he has a faith in science and he trusts Dr Jenner, he knows, perhaps more than his father does, the huge effect that his sacrifice may have.

FL: In a way I think it’s a coming of age story. In a time when people didn’t live that long, this boy had to grow up fast. At the end James realizes that he’s not just a little child anymore and he does a very courageous and grown-up thing in taking this impossible decision out of his father’s hands. In walking back to Dr Jenner’s house and offering himself for this experiment, he is taking on the responsibilities of a man to look after his family and to strive for a better future. It’s a huge risk, although in the end he survives. But we were conscious of this idea of sacrifice and there are parallels we were aware of with the Biblical story of Abraham sacrificing his son.

James seems to be more responsible than his father!

FL: Yes, at the end, it’s like he takes a leap of faith in the future, in science. He sees a bright future without this horrible disease.

CO: The father is caught in an impossible situation. We included a lot of shots of him wanting to act or wanting to say something not being able to, he is restrained by his class, his lack of scientific understanding, his financial situation, his family’s needs, he is essentially a man imprisoned. In Jenner’s study: we put him in front of this latticed screen, which looks almost like a jail. He’s not necessarily a weak, or stupid or irresponsible man, just a man caught in a situation out of his control.

And the doctor? I expected a negative character, or a kind of Dr Frankenstein…

CO: Felix did a lot of research on Jenner in order to understand his motivations for performing the experiment. We knew that he had trained in London as a doctor and he’d been sent to the countryside to look after his father’s property when his father died. So he was frustrated and wanted to make his name and prove himself. So he had a strong, personal drive. But at the same time, he was a local doctor for the community, and he cared for the community, often working for free for the poor. When he invented the vaccination, he distributed it freely among the poor. So there were two sides to him. We see this when the doctor cuts James for the first time, he is cutting a small child’s skin, but at the same time he is reciting a beautiful poem.

There is also the question of poverty – and nowadays this is no less important: is there a political argument in your film?

FL: Yes, I started writing this film at the height of the Credit Crunch when unemployment was very high. In Britain, many families are still struggling to find sufficient work, and not being adequately supported by the state. Sadly, many are having to rely on charity “food banks” to feed their families. There was – and is - a lot of desperation and that definitely informed the image of that family in the story and was helpful for me to understand their mind-sets.

CO: And I think that another political aspect is the sacrifices that are made with any scientific or medical advancement. Still now there are ethically questionable medical tests being performed in Africa, on weak and voiceless people who have, in a similar way to our story, no real choice as to whether they take that drug or they don’t.

FL: There is still an issue with some drug trials in Africa relating to properly informed consent. For example, important drugs have sometimes been distributed with the condition that an additional drug is taken as part of a medical trial. Is that really a choice? That’s another way the film is still relevant today.

James’ suffering and terror: are they the price to pay for progress? Do you consider the boy a hero?

CO: The first part of the question is difficult to answer! I would like to make many more films about that – there isn’t an easy answer. The words “a price to pay” are tricky because you have to ask if it’s okay that one person suffers for millions of people to be saved.

The question of the hero is interesting: I deliberately wanted to leave that open. At the end, when James is walking to Dr Jenner’s house to sacrifice himself to science, we shot the scene from various different angles – we had James walking toward camera, and, with certain music, this could have been a very heroic ending. But instead I chose to keep the wide shot from behind, and actually the music drops off. It felt wrong to make a hero of him because although it’s an act of courage, maybe he didn’t know all of the risks, he is eight years old and there is the issue of consent. I didn’t want to simplify it, it was more important to me for people to think about the ethical questions rather than relax into a hero myth.

FL: However we definitely wanted to acknowledge James’ role in freeing the world of smallpox. I don’t know if he is a hero, but he’s definitely worthy of celebration.

Do you have other projects for the future?

CO. After the showing the film in festivals we’ll be making it available to schools along with an educational package exploring themes such as science, ethics, story-telling and filmmaking.

In terms of my work, I have another short, Tracks, which is playing in festivals at the moment. It next plays in Leuven in two weeks’ time and today, it won “Best Director” at Underwire Film Festival in London. I am also writing a feature film with Torino AdaptLab. I go there next week for the end of the workshop and pitch my project at Torino Film Festival.

FL: I’m shooting another short next year on the theme of consent in sex. I’m also currently developing feature film and theatre projects.

Natalia LECLERC
About the Author

Notre agrégée de lettres passe en revue tous les articles, les relit, les corrige. Elle écrit pour différentes revues des articles de recherche en littérature et sciences humaines et s'appuie également sur ses multiples casquettes pour développer les partenariats du Poulailler, en russe, en français, en italien... Natalia pratique le théâtre amateur et bavarde à longueur de journée (en russe, en français, en italien...).

 

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