Un spectacle de la compagnie Casus Délire, programmé à Brest par le Fourneau pour l’inauguration des Capucins le 8 janvier 2017. Le duo comique attire le public sur les coups de 12h12, pour une embarquée musicale et décalée.
Entre mime et cabaret burlesque, se déroule une chronique artistique sans parole, tranche de vie de deux personnages issus de l’atmosphère circassienne du début du XXe siècle. L’un est musicien, pianiste et accordéoniste, et tente de suivre les gesticulations de son comparse, un clown muet au sourire bien accroché. Le public, rassemblé devant leurs pitreries théâtrales, n’a pas besoin de sous-titre pour voyager dans leur univers et deviner leurs intentions. Le jeu repose effectivement sur une convention commune, partagée le temps d’un spectacle : une balle existe simplement parce qu’on a décidé de sa présence. Les regards y suffisent. Les spectateurs, intrigués, réagissent. Tous attrapent au vol les accessoires invisibles qui leur sont lancés et participent au spectacle avec enthousiasme. Ils contribuent à l’histoire d’un personnage attendrissant, mais parfois surprenant par son impulsivité.
Les démonstrations de force, de jonglage, de magie même sont simplement suggérées, l’imaginaire du public agit et les numéros se succèdent avec une créativité renouvelée. L’humour distille une originalité dans le propos, qui transparaît essentiellement au travers de la gestuelle et de l’interaction directe avec les improvisations musicales, lesquelles rythment les scénettes et créent, en filigrane, un lien poétique entre les deux artistes. Chacun dans leur discipline, ils construisent une relation duelle sur scène mais aussi avec le public, si bien qu’ils partagent leur complicité, leur rivalité et leurs talents d’illusionnistes. Une performance (d)étonnante qui souligne une infinité de dialogues possibles, à demi-geste et sans un mot, sinon celui de la fin pour se présenter et saluer l’accueil chaleureux qui leur a été réservé lors de l’inauguration des Capucins.
Crédits photo: lefourneau.com