Astropolis, de l’intérieur

2 juillet 2015 at 9 h 42  •  0 Comments

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Pour quelques jours en ce début d'été torride, le manoir de Keroual s'éveille, non plus au chant des oisillons nouveaux nés, mais plutôt au rythme des engins de chantier et des bruissements de perceuses et de tronçonneuses. Comme chaque année depuis 2001, la demeure et ses dépendances font peau neuve et se préparent pour leur transformation estivale.

Astropolis, le festival des musiques électroniques, attache depuis toutes ces années un soin tout particulier à l'aménagement et à la décoration de ce site au cœur de la forêt guilérienne. Mais avant de devenir une cité de lumière et de musique dédiée, pour une seule nuit, à la fête et à l'étonnement des sens, il faudra une semaine entière de préparation et de travail.

L'association qui gère le festival n'hésite donc pas sur les moyens nécessaires à la mise en œuvre d'une telle industrie. En plus des six permanents et des trois régisseurs, ce sont aussi une centaine de salariés, artistes et techniciens, et une vingtaine de prestataires extérieurs qui s'activent à Keroual, appuyés pour certaines tâches par les services techniques des villes de Brest et de Guilers.

Et comme pour n'importe quel festival de cette envergure internationale, rien ne serait possible sans l'aide précieuse de ses bénévoles. Pour les trois jours que dure Astropolis, trois cent cinquante d'entre eux seront présents sur les divers lieux de festivités, répartis entre le port de commerce, la place Guérin et bien sûr, le bois de Keroual, où la plupart d'entre eux sont déjà installés depuis le début de la semaine. Un espace de camping, avec chapiteau, chalet et espace de repas leur est dédié à l'arrière du Manoir.

Jeanne Degude, responsable de l'accueil des bénévoles, nous parle de son contact privilégié avec ces collaborateurs volontaires :

« L'appel à bénévolat commence dès mars et nous faisons en sorte de le boucler au moins un mois avant le début de l'événement. Nous appelons tout d'abord les bénévoles déjà venus lors des éditions précédentes, puis un autre appel plus large par la suite. Nous constatons depuis plusieurs années, un faible turn over de nos bénévoles. Ce faible renouvellement est dû principalement à la moyenne d'âge des volontaires, entre vingt et vingt-cinq ans. Et donc, souvent, lorsque des anciens ne peuvent pas venir, c'est parce qu'ils ont trouvé du travail. »

 

Bien entendu, toutes les compétences sont les bienvenues et potentiellement tout le monde peut s'essayer aux divers métiers auprès des professionnels aguerris, du montage de scène au bar à eau, en passant par les régies son et lumière, la signalisation ou l'aménagement du site. L'association remet d'ailleurs à chaque bénévole dès son arrivée un document par lequel elle s'engage à « faire du volontariat un élément d'épanouissement personnel, d'acquisition de connaissances et de compétences nouvelles (…) en favorisant l'initiative et la créativité ».

Dans le bureau de production, Jeanne se demande parfois si elle n'est pas trop une « maman » pour les bénévoles : mail, sms, coups de téléphone, tout est mis en œuvre pour s'assurer de leur arrivée et de leur prise en charge à Keroual, car certains viennent parfois de loin, comme Emmanuelle qui a fait la route depuis Toulouse. Ancienne Brestoise, elle fréquente Astropolis comme festivalière depuis l'âge de treize ans et les premières éditions à Keroual. L'année dernière elle a souhaité passer de l'autre côté et donner un coup de main au montage des scènes. « Même si on n'a pas le même engagement que les travailleurs salariés, on est traité de la même façon par les équipes. On apprend beaucoup à leur contact et l'accueil est vraiment bien. Si je suis revenue cette année, c'est parce que cette ambiance m'avait déjà beaucoup plu la dernière fois. En plus, en tant que bénévole, on bénéficie d'un pass pour profiter des soirées. Et on mange aussi très bien ! »

À propos de nourriture, Elise, étudiante de 18 ans à Guingamp, nous parle de son poste au catering, la cantine réservée aux artistes et techniciens. Après avoir été festivalière, elle aussi a voulu devenir bénévole pour la première fois lors de cette vingt-et-unième édition. « Ca m'a plu, j'ai eu envie de m'investir. Au catering, tous les repas sont préparés sur place. On commence à cuisiner dès 9 h 30 le matin pour servir jusqu'à quatre-vingt-dix couverts midi et soir. Plusieurs plats sont proposés, y compris végétariens. En plus de la cuisine, je fais aussi la plonge et le service. »

Aurore quant à elle, occupe un poste stratégique : avec sa référente salariée, elle se charge du magasin, c'est-à-dire du dépôt des outils et des stocks de matériel qui seront utilisés pour la construction du site. Elle doit donc faire attention de qui emprunte quoi, et surtout savoir à tout moment où se trouvent les diverses machines ou véhicules.

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