L’exposition Start-Up s’est tenue dans l’espace d’exposition Les Abords (faculté Victor Segalen, Brest) du 9 au 30 juin 2017
Note d’intention
Le terme de digital natives ou natifs digitaux désigne (à tort) cette génération (la nôtre) qui aurait été élevée exclusivement au grain numérique. Mais nous sommes moins nés dans l’ère numérique que avec. Davantage digital brothers que digital natives. C’est donc en tant que témoins proches que nous avons pu constater la croissance du numérique, de l’internet, des machines, une croissance digitale couplée à notre propre croissance biologique.
Start-Up est une exposition entre les mains d’un triumvirat composé de Jérémy Boulc’h, Louis Frehring et Ronan Lecrosnier. Un trio artistique se rejoignant, au départ, sur l’idée que cet environnement numérique ne demande qu’à être sévèrement (mais justement) manipulé ; et un trio dont, à l’arrivée, chaque membre applique sa propre méthode de torsion, sa recette de piraterie par l’absurde ou son regard contemplatif sur la beauté de toutes ces choses qui voyagent par les ondes ou sur circuits imprimés.
Esquisse de portrait(s) chinois
Jérémy Boulc’h
Votre univers esthétique ?
Mon univers esthétique, c’est un peu de sciences économiques et sociales. C’est peut-être tôt pour le dire mais je crois voir venir dans mon travail des influences de certaines lectures telles que Avertissement d’incendie de Walter Benjamin, où il parle de sa capacité à lire le danger qui monte en Allemagne dans les années 20 et 30. Ou encore L’Amérique ou Le Château de Kafka, 1984 et La ferme des animaux d’Orwell. Deux expériences, l’une faite par l’écrivain de science-fiction Ballard avant son écriture de Crash ainsi que celle du scientifique Stanley Milgram « Obéissance à l’autorité », constituent des « retours au stand » que je fréquente assez souvent, par crainte je pense de ne plus être justement un bon « avertisseur d’incendie ».
Un peu de sport aussi. Comme le pense Louis Hémon dans Battling Malone Pugiliste, le sport est une école et il forme pour toute la vie autant le corps que l’esprit. J’ai moi-même fait treize ans de basket en club à différents niveaux, et j’y ai vu une beauté et une sincérité que j’ai rarement retrouvée ailleurs. Je creuse le sujet en ce moment, et aimerais rendre compréhensible ce ressenti. Je crois que d’avoir ce droit de parole propre à l’artiste me rend endetté vis-à-vis de ceux qui ne l’ont pas, le but étant de trouver le bon équilibre entre les enjeux de l’art contemporain et mes envies du moment. Tout ce qui touche à l’univers sportif m’intéresse, les objets, les matériaux, les couleurs, les espaces dédiés aux sports.
Le cinéma également me tient beaucoup à cœur depuis un moment maintenant. Celui de Michael Haneke, et de Andreï Tarkovski me plaisent particulièrement. D’ailleurs, je pense très fort que ce goût pour l’installation me vient de la passion que j’ai pour le cinéma et la fabrication de décors éphémères faits d’éléments de lectures, d’indices, de styles, de guides finalement. C’est la même chose quand je filme, je me demande toujours comment faire pour que dans une certaine mesure le regardeur se laisse porter par les images.
Vos artistes de référence ?
Allan McCollum, Roman Signer, Seth Price, Josh Smith, Clement Rodzielski, Christine Hill, Guillaume Bijl, Francesco Finizio, Andreï Tarkovski, Michael Haneke.
Votre livre de chevet ?
En ce moment, mes livres de chevet sont La nouvelle communication de Bateson ainsi que Tristes tropiques de Lévi-Strauss
Louis Frehring
Je viens de l’EESAB, comme Jérémy et Ronan, on a tous les trois fait le cursus complet à Brest et je crois que ça participe aussi de la facilité qu’on peut avoir à communiquer. Nous partageons aussi des références communes, ce qui fait qu’on se comprend vite et bien. Avant les Beaux-Arts, j’ai commencé des études scientifiques, mais je n’y trouvais pas mon compte et ça ne me laissait pas la place pour engager un dialogue avec les objets que je manipulais ; mais de cette période, je crois que j’ai appris à ne pas avoir peur des systèmes complexes, à savoir comment déplier une forme abrupte pour la comprendre et à me retrousser les manches pour m’y attaquer.
Votre univers esthétique ?
Je ne sais pas, c’est post-numérique et post-technologique dans le sens où on ne vit plus l’émerveillement de ces techniques avec lesquelles pourtant nous vivons au quotidien. Dans ce sens, on peut dire que je suis post-technologico-numérique car je ne m’intéresse pas à ces dispositifs mais à ce qui vient après ; je ne traite pas directement des machines mais de leurs rapports au monde et leurs implications dans celui-ci.
Vos artistes de référence ?
Il y en a une liste longue comme le bras, mais je dirais que le catalogue de l’exposition organisée par Harald Szeemann en 69, When the attitudes becomes form : live in your head condense un bon nombre d’artistes qui font référence à mes yeux.
Votre livre de chevet ?
En ce moment je lis Malaise dans l’esthétique de Jacques Rancière.
Un univers musical de prédilection ?
Pas spécialement, je suis assez éclectique dans ce que j’écoute.
Ronan Lecrosnier
Votre univers esthétique ?
Il est hérité d’un usage expérimental de la photographie, et maintenant je m’emploie à appliquer ces torsions sur d’autres machines, logiciels, choses.
Vos artistes de référence ?
Je ne suis pas fan de cette notion d’« artiste de référence ». J’ai, comme beaucoup d’artistes, je pense, une constellation de travaux en tête, mais aucun n’est ma référence absolue. À la rigueur, j’ai un hit-parade. Un top 10 ou 50 qui, selon le travail en cours ou l’humeur du moment, évolue. Le podium est actuellement occupé par Martine Neddam, Benjamin Blanquart et Jeremy Bailey, ex-aequo.
Votre livre de chevet ?
En ce moment, Bog Data de Madeleine Aktypi et Mehdi Vilquin.
Un univers musical de prédilection ?
Des sons synthétiques (pour mon présent digital) bien féroces (pour mon passé rock).
Start-up
Le projet
On entre dans votre exposition par un titre très évocateur pour notre époque, pouvez-vous commenter votre choix ?
LF. À notre époque, la meilleure manière de sortir d’une école, c’est de monter une start-up : ça englobe tous ces côtés positifs de l’autonomie, de la liberté de l’avant-garde même, pourrait-on dire. Et d’un autre côté, ça parle aussi de risques, d’instabilité de « hardworking ». Et puis une start-up, c’est trois copains qui se lancent ; exactement ce qu’on a fait.
RL. Start-Up c’est l’idée d’une sortie de l’école entraînant la création d’une entreprise (souvent ayant un rapport au numérique). Sauf que notre école était une école d’art et l’entreprise – une exposition.
JB. Finalement, le titre vient de la convergence de deux « histoires », la nôtre premièrement en tant que jeunes artistes, mais également celle du moment historique et politique qui veut de nous une disponibilité et une dévotion au monde du travail à toute épreuve. Une thématique que nous avons décidé de traiter de manière légère et tout de même un peu sarcastique.
Comment est né votre projet et comment se sont rencontrés vos centres d’intérêt ?
LF. On était tous les trois à l’EESAB ensemble, on pouvait déjà voir se profiler des connivences et des questionnements communs, notamment sur le rapport de l’homme à la technique ; que ce soient des machines, des systèmes ou des programmes. Et en discutant avec Jérémy et Ronan une fois leur diplôme passé, on s’est demandé ce qu’était l’« après » d’une école d’art. Et à partir de ce terme « start-up », on a décidé de se lancer tous les trois pour mettre en commun nos regards et nos compétences.
JB. Ronan et moi-même étions de la même année et comme l’école est petite, nous savions que Louis travaillait également à l’intégration de la machine dans l’art et se heurtait aux mêmes difficultés théoriques et aux mêmes réticences de la part des professeurs. Oui, il y a une forme de soutien mutuel qui est né pendant ces années de master.
RL. Nos centres d’intérêt se rapprochent ; ensuite nos méthodes artistiques pour les exprimer étant différentes, nous avons chacun travaillé sur nos propres pièces en sachant qu’à la fin une cohérence serait là.
Comment a évolué Start-Up au fil du temps d’exposition ?
JB. Les pièces une fois installées et appréhendées par le spectateur délivrent leur magie, et il faut être attentif à toutes les réactions qu’elles entraînent chez le visiteur. Dans nos ateliers, nous ne faisons qu’estimer de loin toutes ces choses, et ce qui est excitant c’est de voir que l’effet escompté est présent dans la majorité des cas, tout en évaluant comme il se doit les compréhensions alternatives de l’œuvre, qui sont toujours bénéfiques pour nous, et nos futures pièces. Je pense que ces choses ne sont pas un problème dans mon cas puisque je vois mes installations comme des outils servant des expériences, et de ce fait je suis heureux de ces découvertes qui m’ont obligé parfois à modifier mon discours après le jour du vernissage, par exemple, où des questionnements se sont fait entendre.
RL. L’exposition reste la même que le soir du vernissage. J’ai effectué une performance sous forme de mini-concert le jour de la fête de la musique. C’était basé sur l’usage de covers, ces reprises de morceaux par des amateurs sur Youtube. Anecdote : concernant ma pièce La fête est finie, le robot aspirateur s’est évadé de son enclos un jour en brisant la barrière et est allé rejoindre le lanceur automatique de balle pour chien du projet Training.
LF. On a en effet proposé plusieurs événements durant l’exposition : vernissage-performance, performance musicale et diffusion vidéo sur le web qui permettaient à chaque fois d’aborder l’exposition sous un nouvel angle ; je crois qu’on gagne à regarder plusieurs fois pour saisir plus d’information, que c’est plus notre représentation mentale de l’exposition qui mûrit que celle-ci en elle-même. En fait, on donne l’embryon d’une réflexion dans l’exposition, chaque événement est l’occasion d’aider le développement de cet embryon.
Comment avez-vous réfléchi l’occupation de l’espace de la salle des Abords ?
RL. Collégialement. On a placé nos pièces sur un plan du lieu, pas mal d’essais. Ce qui a figé le placement, c’est lorsque l’on a défini le positionnement des cimaises, façon open-space. Il y aussi tout un jeu de courbes, de formes circulaires dans nos pièces qui esthétiquement rapprochent nos pièces.
JB. Différentes questions se sont posées. Après le diplôme, il n’est pas toujours facile de trouver immédiatement des expositions, alors mon objectif était d’en montrer le plus et si possible de montrer des nouveautés. Très rapidement, l’emplacement des pièces nécessitant des particularités (tout un mur, ou des prises électriques, ou un bon éclairage, ou encore un peu de distance pour une meilleure appréhension) ont été définis.
Le reste du temps a servi à la réalisation et aux réglages esthétiques principalement. Les lieux à fort caractère (je pense ici à ce mur de 30 mètres de fenêtres) sont intéressants, car de les montrer ou de les cacher témoignent d’un parti pris, c’est attirer l’attention vers eux, des choix qui contribuent à l’atmosphère générale. «Ne pas vouloir montrer, c’est montrer quelque chose», «l’absence de message, c’est déjà un message» comme dirait McLuhan.
Focus sur…
… le travail de Jérémy Boulc’h
Quelles pièces existaient déjà avant l’expo et pourquoi avez-vous décidé de les montrer ?
Pour ma part, Tishtennis.FR avait déjà été montrée lors du diplôme, c’est une pièce que l’on m’a conseillé de représenter très vite. Le double thème qu’elle amène, celui de la solitude (et de/par) l’utilisation de la machine (c’est de l’histoire de la télévision qu’il est question) rentrait bien dans l’univers que nous avions pensé pour cette exposition. La relation homme/machine et l’interdépendance de leur bien-être.
J’avais également présenté l’installation « Faisceaux Lumineux, expérience sur la machine » à mon diplôme. Dans Start-Up, je donne à voir un échantillon de cette installation qui était restée inachevée pendant le master.
Quelles pièces avez-vous créées pour Start-Up et dans quelle intention ?
Peu de temps après avoir trouvé ce titre pour l’exposition, j’ai eu l’idée de la pièce « Totem ». Ce terme « Start-Up » sortant de toutes les bouches m’a donné envie de me placer dans la peau d’un designer décalé mais de bonne consistance, qui exposerait son idée du design actuel dans un stand fait d’une petite table scandinave, d’un rocher factice portant un saladier de friandises devant attirer le visiteur, et enfin du totem cylindrique fabriqué sur mesure pour le lieu, et adaptable à la demande du client. Pour ce projet, il est question de répondre à une intuition que ce fameux designer a eue, et qui est de proposer dans des formes anciennes des technologies récentes, dans le but de pallier ce fameux « retour du refoulé », une « désécularisation » dont parle Derrida, et dont il faut se prémunir.
« Sjösättning, la tâche du designer » aura également été vernie le 9 juin. Elle vient interroger le manque de souci de certains designers de se faire comprendre par les usagers de leurs productions. Le « bac » fait d’OSB fait référence à ces « vracs » d’objets divers et mis de côté rencontrés dans certains magasins. Ici, par exemple, le spectateur est invité à choisir un objet à rapporter chez lui en échange d’un autre dont il ne comprend pas non plus la fonction. De cette manière, le bac demeure vivant et les objets trouvent une nouvelle vie.
… le travail de Louis Frehring
Quelles pièces avez-vous créées pour Start-Up et dans quelle intention ?
Toutes ont été créées pour l’exposition ou conjointement à d’autres projets et proposent des situations dans lesquelles le spectateur est amené à considérer différents aspects de la machine. Je crois que j’essaie, en donnant à ces machines des tâches simples et répétitives, de la réhumaniser. On a tendance à trop oublier que toute cette effusion de technologie incompréhensible, c’est humain.
… le travail de Ronan Lecrosnier
Quelles pièces avez-vous créées pour Start-Up et dans quelle intention ?
Je possédais le robot aspirateur de La fête est finie depuis un certain temps et le burn bag du projet Phénix a traîné chez moi longtemps avant d’avoir une utilité.
Sinon, j’ai créé Synthetic Flares, Phénix, La fête est finie, Training & Covers Remix. Je voulais une grande amplitude dans la nature des pièces que je présentais. C’est aussi le cas des pièces de Jérémy et Louis, ce qui au final donne un bel éventail multimédia, un inventaire façon wiki (…).
Post-technologie
Qu’est-ce que ces technologies que vous travaillez et exposez disent de l’humain ?
RL. Pour formuler une réponse au premier degré : elles ne disent rien. Elles ne sont pas dotées d’une intelligence artificielle, ont même parfois un aspect bête (au sens de l’animal ou au sens de la bêtise).
LF. Je sais pas si elles disent beaucoup des humains si ce n’est qu’ils idéalisent trop la technique, qu’elle est aussi humaine justement. Ah et si je crois qu’on dit quand même que l’Homme est inquiet, paranoïaque peut-être – mais ça vient de cette incompréhension du technique, je pense.
JB. Parmi les nombreux messages qu’elles proposent au spectateur, on pourra y lire une certaine critique du progrès, ou plutôt de « ce » progrès voulant aller plus vite, plus loin, plus haut, etc. Un progrès qui trompe et qui interdit les temps de pause et ceux de la réflexion, et qui favorise peu de personnes finalement.
Les machines que vous présentez suggèrent-elles une aliénation de l’homme ou la possibilité de sa libération ?
LF. Là encore, il est question de compréhension, l’homme n’est aliéné que s’il ne comprend pas les systèmes qu’il côtoie, et ce n’est pas valable uniquement pour les machines. Donc à la fois, on suggère cette forme de captivité mais surtout on propose de comprendre comment renverser le rapport de force et donc la liberté, qui ne pourrait se traduire par l’abandon systématique des machines.
RL. Justement une ambiguïté entre les deux. Un cliffhanger.
JB. Tout à fait – ni l’un ni l’autre je pense, il est question d’aliénation en effet, mais dans cette exposition, nous avons décidé de ne pas clairement le dire, mais plutôt d’en proposer notre lecture qui en serait un troisième choix. D’expérience, s’opposer frontalement aux choses en art est une mauvaise décision, car elle ne permet pas la discussion dont dépend la vie de l’œuvre. Il est, d’après moi, plus salvateur de savoir y répondre de manière indirecte et d’offrir au spectateur la satisfaction de poser et de pousser ensuite le dernier domino.
Parmi les machines que nous présentons, il y a celles que nous n’avons fait que déplacer dans le lieu d’exposition et celles que nous avons réellement inventées. Dans mon cas, celles que j’ai inventées guident vers une prise de conscience de la part du spectateur volontaire ou ayant déjà fait une partie du chemin. Une possibilité que n’offrent pas les machines déplacées dans l’exposition, qui, elles, ont été détournées créant un choc poussant à la tentative de compréhension. Un détournement qui a pu se faire de deux manières : d’un côté, c’est leur usage qui s’est vu modifié, et de l’autre, c’est leur contexte d’apparition, leur hic et nunc. Pour ces machines-là, le message envoyé est le même. Il n’est pas question de dire que toute invention est le résultat d’intention malveillante, mais plutôt d’émettre le point de vue que les ambitions de chacun sont différentes. On peut parfois faire du mal intentionnellement mais, le plus souvent, c’est par maladresse, négligence, égoïsme, par manque d’attention et de discernement. Dans les deux cas, le message est en demi-teinte, c’est un appel et en même temps une réponse, c’est un message, une couleur, qui dirait « on s’en soucie ».
D’accorder, comme nous le faisons, des caractéristiques proprement humaines à la machine, c’est une manière de la personnifier, et de proposer une « rétrocompréhension ». C’est dire que, à l’inverse, c’est l’Homme qui bien souvent est vu comme une machine. C’est une question qui se pose dans l’art contemporain, la machine, c’est l’intransigeance lors de la production, celle qui fait comme elle pense et qui, puisqu’elle ne pense pas, ne fait pas d’erreur de traduction. On remarque que, dans un but personnel, la réponse proposée par l’art contemporain à cette question a su dériver vers la sphère sociale et a pu venir apporter sa pierre à d’autres domaines plus sociologiques.
Ici, la machine vue comme un humain arrive à s’extirper de la fonction qui lui a été attribuée en créant de l’art. À nous maintenant de comprendre et de savoir nous sortir parfois de cette attitude de machine.
Post-Start-Up
Quels sont vos autres projets individuels ou collaboratifs ?
JB. Avec Ronan, nous avons postulé à un appel à candidatures lancé par le collectif Charme, pour une exposition à Rennes.
RL. Nous ne sommes pas un collectif mais l’expérience a été très positive, alors peut-être que nous poursuivrons un travail commun. En tout cas, Start-Up vivra toujours dans nos pratiques respectives (<3). Sinon, en ce moment je travaille sur un projet avec une amie, Léa Viretto, sur les intelligences artificielles et le(s) langage(s) liés à l’environnement digital.
LF. En ce moment, je me concentre sur le passage du D.N.S.E.P. qui se tient dans quelques jours, mais je suis en train de travailler sur un projet autour de l’intelligence artificielle que je mène avec des développeurs et d’autres artistes.
Cette exposition a-t-elle vocation à être présentée ailleurs ?
RL. Oui et non. Je crois que si le fond idéologique est une matière à développer, un Start-Up #2 verrait de nouvelles pièces apparaître, les anciennes se modifier etc. Et ne s’appellerait pas Start-Up #2.
LF. Je ne crois pas non plus, c’était un ensemble construit pour l’occasion, pour ce lancement, donc ça n’aurait pas d’intérêt de refaire la même chose ailleurs. Par contre les différentes pièces ne sont pas, elles, contraintes à ce cadre ; on pourrait très bien montrer à nouveau les mêmes pièces dans un cadre différent, mais ce ne serait plus Start-Up, le contexte dirait autre chose.
JB. Pour le moment, personnellement, je suis plus dans l’optique de créer chaque fois de nouvelles pièces dans la mesure du possible. Une exposition c’est un peu une conclusion de quelque chose, l’idée maintenant, c’est de continuer les recherches.
Crédits photos: Jérémy Boulc’h, Louis Frehring, Ronan Lecrosnier