Le groupe de catcheurs masqués le plus nietzschéen de la planète électro-rock serait-il devenu freudien ? C’est la question que nous sommes en droit de nous poser à l’écoute du troisième album de la Lucha Libre joliment intitulé Happy Nihilism et sorti sur le « célèbre » label finistérien Pay-Day Records. Car avec ce nouvel opus, le trio mexicano-brestois semble en effet avoir débuté sa psychanalyse et ce, de la plus belle des manières. De là à dire que les trois lascars sont devenus matures, il y a un pas que personne n’osera franchir, la folie doucement furieuse qui parcourait les deux premiers skeuds de la formation ne s’étant pas évaporée – comme en témoignent les treize morceaux qui composent ce Joyeux Nihilisme et qui renvoient Jung et consorts à leurs chères études. Passée une introduction de quelques secondes, La Lucha donne le ton et nous catapulte avec Vampire Desire dans les eaux troubles d’une cold wave énergique et vacharde portée par la voix éthérée d’El Loco (alias David Penberthy). Puis vient I’m in love with a dolphin, titre narrant les amours pacifiques d’un homme avec un mammifère marin, proche cousin de Flipper. Qu’ils évoquent leur souhait de jouer au Groenland, les pandas chinois ou qu’ils signent un hymne à la lose (le génial We’re all gonna lose), les trois valeureux catcheurs ne se départissent jamais de leur sens du rythme et de la mélodie, et encore moins de leur humour déjanté ayant fait leur renommée. Bref, si le rock 8-bit est un sport de combat, les trois amigos (Ndr. : véritables bêtes de scène qui célébreront la sortie de l’album le 1er avril au P’tit Minou en compagnie de T-Cox et de Matador 80) en sont les champions toute catégorie comme le démontre une fois de plus ce disque qui fait passer Depeche Mode pour des vétérans de la guerre de Corée.
La Lucha Libre : Happy Nihilism (Pay Day Records)
En concert le 1er avril à Brest, au P’tit Minou dès 19h30 (avec tournoi de SuperSide Kicks 3 pour débuter la soirée, puis première partie assurée par Matador 80 et T-Cox).