Les candidat-e-s PCF – Front de gauche des 2è, 3è, 4è, 5è, 6è circonscriptions répondent aux questions du mouvement Pays de Brest pour la culture
Nous vous remercions de nous solliciter à propos de la Politique Culturelle. Si les un-e-s et les autres d’entre nous ont des approches quelque peu différentes, ici ou là, nous nous permettons de répondre collectivement à votre questionnaire.
Tout d’abord, soyez assuré de notre sympathie à votre mouvement dont l’originalité et la pertinence devraient faire école.
Les communistes et apparentés que nous sommes ont la Culture pour ADN. Dans toutes les villes à direction communiste, comme dans les endroits où nous sommes en « charge » de la Culture, la création, l’éducation artistique ont été les bienvenues. A fortiori l’Education Populaire.
Au Parlement, par le biais de nos députés et sénateurs communistes, les luttes des professionnels de l’Art et de la Culture ont toujours, (oui toujours !) trouvé un soutien mais aussi une amplification de leurs revendications.
C’est l’une de nos raisons d’être.
Pour répondre directement à vos interrogations :
1/ Nous ferons voter une Loi Cadre d’orientation et de programmation intitulée « Oser l’Art et la Culture » qui se substituera, après concertations citoyennes, nationales et décentralisées, avec un grand Ministère de la Culture aux missions transversales et interministérielles, à la loi LCAP votée il y a peu.
Cette loi, dite de Création Artistique et du Patrimoine soulève, à juste titre, une réticence syndicale, quant à la remise en question de la présomption de salariat des artistes. En d’autres termes, elle permet de substituer l’apport des artistes amateurs à l’emploi des artistes professionnels. C’est déjà le cas pour les choristes professionnels, par exemple. C’est instrumentaliser les légitimes pratiques amateurs qui méritent bien mieux que ces calculs affairistes.
2/ Concernant, le régime de l’intermittence, nous voulons une « garantie de la pérennité » du régime paritaire et solidaire des intermittent-e-s du spectacle.
Ce qui n’est pas assuré quand le Président Macron souhaite refonder l’UNEDIC et promet des sanctions aux demandeurs d’emploi.
Un grand plan de création d’emplois permanents et de sécurisation des parcours de formation et de professionnalisation des artistes, des acteurs culturels nous semble indispensable.
3/ Ces mesures impliquent la reconnaissance et la protection d’ « Un Statut de l’Artiste ».
Si, sous ces termes vous faîtes référence à la recommandation de l’UNESCO, qui après des années de luttes de la Fédération Internationale des Acteurs (dont le représentant en France est le Syndicat Français des Artistes, CGT), fait reconnaître « la nature spécifique du travail des Artistes », nous la faisons nôtre.
Le statut de l’Artiste fait beaucoup de bien aux artistes des pays les moins disposés à reconnaître l’originalité de leurs professions, les lois sociales, fiscales, de propriété intellectuelle, de liberté de création et de leurs droits moraux.
Il s’agit de donc créer un statut équivalent à celui des autres travailleurs qui lui aussi demande à être protégé. Ce qui n’est pas fondamentalement acquit en France par exemple en matière de santé et de sécurité (voir les danseurs !) même si de très récents décrets, là aussi fruits d’une bataille syndicale, et c’est heureux, ouvrent plus de droits à la Sécurité Sociale pour les artistes et technicien-e-s intermittent-e-s et les auteurs.
Nous sommes sensibles au Spectacle Vivant, également aux secteurs audiovisuel, phonographique, aux acteurs du numérique… A ce titre, il nous parait indispensable de mettre le numérique au service de l’émancipation humaine, et d’assurer une juste rémunération à ses créateurs.
4/ Notre proposition est claire et sans ambiguïté. Pour garantir la responsabilité nationale de l’Etat et celle des collectivités territoriales dans le financement de la création, de la diffusion et de l’action culturelle, la loi définira les conditions d’une compétence partagée entre eux et 1% du PIB y sera consacré afin de garantir une politique de la Création et du Patrimoine, de la Démocratie et de l’Education populaire.
5/ Comme vous le rappelez, les budgets culturels souffrent des nouveaux dispositifs de sécurité, liées aux politiques antiterroristes et à l’état d’urgence. Nous le déplorons.
Il ne faut pas céder à la tentation d’une réponse sécuritaire, censée éradiquer de façon quasi magique et instantanée le terrorisme. L’état d’urgence a divisé les français, portant atteinte aux libertés fondamentales. Il a créé de nouvelles contraintes budgétaires, notamment sur les budgets culturels, sans pour autant apporter de plus-value à l’action de la police, de la justice et de l’armée dans la lutte contre le terrorisme. Nous proposons un autre chemin. La société a besoin de revitaliser « sa » démocratie, pour marginaliser ceux qui sèment la haine et la division qui peuvent conduire certains jusqu’à l’action violente et barbare. Nous devons concentrer nos efforts sur des politiques publiques ambitieuses, qui s’attaquent aux racines du mal. A ce titre, la culture est sans commune mesure un rempart aux obscurantismes et un puissant moteur de cohésion sociale. Une politique culturelle ambitieuse doit être un axe essentiel des réponses progressistes à apporter face à la barbarie et à la menace de division. La culture pour tous est l’une des pierres de l’espérance collective que nous devons construire pour triompher face au terrorisme. Elle créé du lien, du partage, de l’émancipation quand les extrémismes obscurs souhaitent l’inverse.
Enfin, nous estimons que pour développer le partage du sensible et de l’imaginaire au même titre que celui des savoirs et de la connaissance, fondement même d’une culture commune indispensable au vivre-ensemble, respectueuses des diversités, la loi doit créer les conditions d’une démocratie culturelle par l’éducation artistique à l’école, l’éducation populaire dans la cité, le retour de la culture au cœur du travail.
Voilà, Mesdames Messieurs, chers amis, rapidement esquissée, une approche de ce que nous continuerons à défendre quand nous serons élus au Parlement.
Jean-Paul Cam (3ème circonscription), Eric Guellec (2ème circonscription), Pierre-Yves Liziar (5ème circonscription), Maxime Paul (6ème circonscription), Ismaël Dupont (4ème circonscription).
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