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FESTIVAL EUROPÉEN DU FILM COURT
Pourriez-vous présenter votre parcours, en tant que comédienne et que réalisatrice ?
Je suis comédienne depuis vingt-cinq ans, et j’ai donc une longue expérience du plateau. Il y a dix ans, presque par hasard, j’ai eu l’opportunité de réaliser un court métrage. Ce fut une expérience exceptionnelle. J’ai beaucoup apprécié et j’ai découvert en moi-même quelque chose que je n’avais jamais soupçonné. Mais j’ai compris que si je ne trouvais une histoire qui me touchait profondément, je ne réitèrerais pas l’expérience. Dix années se sont écoulées, et je me suis trouvée à lire un récit de Niccolò Ammaniti. J’ai ri sans discontinuer. Chaque scène était hilarante et originale. L’histoire me semblait très intéressante pour un récit cinématographique court, et j’étais amusée à l’idée de me confronter avec une histoire comique, qui nécessitait des effets digitaux et spéciaux.
Vous avez donc choisi les acteurs pour leur potentiel comique ?
Oui, j’ai beaucoup d’estime pour Rolando Ravello et je savais qu’il réussirait à me donner tout ce qui était nécessaire pour raconter un personnage aussi complexe. Ce qui a été le plus difficile fut de rendre crédible la tonalité grotesque de l’histoire. Je considère que Rolando a été parfait.
Mais je veux aussi évaluer à sa juste valeur le travail des trois actrices qui ont réussi, chacune dans leur rôle, à donner des nuances à l’histoire, en évitant d’être de simples engrenages dans le parcours du héros.
Le récit de Niccolò Ammaniti est fait par un narrateur à la première personne ?
Oui, Ammaniti a utilisé la première personne pour raconter l’expérience de Matteo. C’est la première difficulté que j’ai rencontrée quand j’ai écrit le scénario, car je ne voulais pas utiliser la voix off. Quand on fait du cinéma, on doit chercher le plus possible à traduire le propos en images. Ce fut donc la partie la plus difficile du travail d’écriture : essayer de ne pas être dans un logique de sous-titrage, mais traduire en images la voix pensée du protagoniste.
Avez-vous gardé le même dénouement ?
La fin du récit prévoyait l’adultère de la femme. Mais de mon point de vue, cela revenait à tout ramener à une histoire de trahison. Alors que, pour ma part, j’étais intéressée par l’histoire d’un individu qui, une fois dans son existence, sort des rails sur lesquels il est habitué à rouler, perd le contrôle et se trouve submergé par la culpabilité. Il sombre dans une spirale d’angoisse et de folie.
J’ai été frappée par le contraste entre le sujet – assez classique – et le résultat, très original.
Oui, en ce qui me concerne, j’étais intéressée par le ton grotesque dans lequel était racontée l’histoire. Un peu comme dans les vieux films italiens, je pense à Dino Risi, je pense aux Monstres. J’aime beaucoup les récits sur les petits défauts des Italiens, fondés sur le sarcasme. Je crois que quand on arrive à regarder ses propres limites avec ironie, on a déjà fait le premier pas pour les dépasser.
Avez-vous cherché à suggérer un sentiment de pitié pour le mari ? Ou vouliez-vous faire ressentir sa culpabilité ?
Je ne voulais pas créer un personnage négatif, avant toute chose parce que je ne pense pas qu’il le soit, et de plus, je voulais que naisse une empathie avec le public. Ce personnage doit susciter de la tendresse. Il est immédiatement envahi par la culpabilité, il vit la trahison comme s’il avait commis un homicide et cherche, en effaçant les traces du passage de son amante, à retourner dans le passé. C’est lui la victime – il est son propre bourreau.
Dans le scénario, aviez-vous prévu le potentiel comique de la situation, ou avez-vous laissé une grande liberté à l’acteur ?
Tout à fait. J’ai travaillé avec le storyboard, précisément pour être toujours plus précise, et ne pas risque de perdre le moindre temps comique, le moindre plan nécessaire pour donner le rythme juste. J’ai essayé de réunir tous les éléments de l’équipe et de profiter de tous leurs conseils pour une réussite optimale du projet. L’acteur avait une grille, mais il pouvait y évoluer à son aise.
À propos du rythme : on sent une accélération dans le désespoir de Matteo – comment avez-vous conçu la dynamique du film ?
Je voulais un rythme, une accélération toujours plus folle. J’avais même pensé, à la fin, à faire s’écrouler l’immeuble, mais les problèmes de production ne me l’ont pas permis.
Et la voisine, en fauteuil roulant ?
Je voulais présenter une dame d’une autre génération. Mais qui, tout en étant en fauteuil, apprécie la vie. J’aimais le fait qu’elle soit immobilisée et qu’elle ne puisse rien faire d’autre qu’assister, sidérée, à la destruction de son appartement.
Intervista con Lorenza Indovina, realisatrice di Un uccello molto serio
Potrebbe descrivere il suo percorso, come attrice e come realizzatrice ?
Sono venticinque anni che faccio l’attrice, ho quindi una lunga esperienza di set. Dieci anni fa, quasi per caso, ho avuto l’opportunitàdi girare un cortometraggio come regista. E’stata una bellissima esperienza. Mi sono molto divertita e ho trovato qualcosa che non avevo mai indagato di me stessa. Ho però capito che se non avessi trovato una storia che mi colpiva profondamente, non avrei ripetuto l’esperienza. Sono pasti dieci anni e mi sono trovata a leggere il racconto di Niccolò Ammaniti. Non smettevo mai di ridere. Ogni scena era esilarante e originale. Trovavo la storia molto interessante per un racconto cinematografico breve, e mi divertiva l’idea di misurarmi con una storia comica che per essere raccontata necessitava di effetti digitali e speciali.
Ha scelto gli attori precisamente perché conosceva il loro potenziale comico ?
Sì, stimo molto Rolando Ravello e sapevo che sarebbe riuscito a darmi tutto quello che era necessario per raccontare un personaggio così complesso. La cosa più difficile era rendere credibile il tono grottesco della storia. Credo che Rolando sia stato perfetto. Ma non voglio sottovalutare neanche il lavoro delle tre attrici che sono riuscite, ognuna nel proprio ruolo, a dare più sfumature alla storia, evitando di essere dei semplici ingranaggi al servizio del percorso del protagonista.
Il racconto di Niccolò Ammaniti è in prima persona?
Si. Ammaniti ha usato la prima persona per raccontare la vicenda di Matteo. E’stata la mia prima difficoltà quando mi sono ritrovata a scrivere la sceneggiatura: non volevo utilizzare una voce off. Se si fa cinema, bisogna cercare il più possibile di tradurre tutto in immagini. Quella èstata la parte più difficile del lavoro di scrittura: cercare di non essere didascalica e tradurre per immagini la voce pensiero del protagonista.
E la fine – è la stessa?
Il finale del racconto prevedeva il tradimento della moglie. Ma dal mio punto di vista sarebbe stato come ricondurre tutto ad una storia di tradimenti. Quello che invece a me interessava era la storia di un individuo che per una volta nella vita esce dai binari sui quali è abituato a muoversi e perde il controllo, viene assalito dai sensi di colpa. Entra in una spirale di ansia e follia.
Sono stata colpita dal contrasto tra il soggetto – abbastanza classico – e dal risultato, molto originale.
Sì, nel mio caso, mi sembrava interessante il tono grottesco in cui veniva raccontata la storia. Un po’come in vecchi film italiani, parlo di Dino Risi, penso ai Mostri. Mi piace molto quando si raccontano i piccoli difetti degli italiani usando il sarcasmo. Credo che quando si riesce a guardare con ironia ai propri limiti si fa già un primo passo per superarli.
Ha cercato di suggerire un sentimento di pietà per il marito? O voleva far sentire la colpevolezza di Matteo ?
Io non volevo creare un personaggio negativo, innanzitutto perché non penso che lo sia e poi volevo che si creasse una certa empatia con il pubblico. Èun personaggio che deve fare tenerezza. Viene immediatamente assalito dal sentimento di colpa, vive il tradimento come se avesse compiuto un omicidio e cerca, togliendo le tracce del passaggio dell’amante, di tornare indietro nel tempo. E’lui la vittima e il carnefice di se stesso.
Nell’elaborazione del scenario, aveva previsto il potenziale comico della situazione ? o ha lasciato una grande libertà all’attore ?
Assolutamente si. Ho lavorato con lo storyboard, proprio per riuscire ad essere sempre più precisa e non rischiare di perdermi nessun tempo comico. Nessuna inquadratura necessaria per dare il ritmo giusto. Ho cercato di coinvolgere tutti gli elementi della troupe e di prendere da loro ogni consiglio per la migliore riuscita del lavoro. L’attore aveva una griglia nella quale però poteva muoversi liberamente.
Sul ritmo : si sente un’accelerazione della disperazione di Matteo – come ha concepito la dinamica del film ?
Io volevo che ci fosse un ritmo, un’accelerazione sempre più folle. Avevo pensato alla fine di far addirittura crollare il palazzo, ma problemi produttivi non me l’hanno permesso.
E la vicina – nella carrozzella?
Volevo raccontare una donna che appartenesse ad un altra generazione. Che pur stando in carrozzella potesse apprezzare la vita. Mi piaceva il fatto che lei fosse immobilizzata e che non le rimanesse altro che assistere basita alla distruzione della casa.
Propos recueillis par Natalia Leclerc