Scalp, la funeste chevauchée de John Glanton et de ses compagnons de carnage, d’Hugues Micol. Editions Futuropolis. 192 pages, 18€.
En 1845, alors que la guerre américano-mexicaine déclenchée par l’annexion du Texas par les Etats-Unis, fait rage, John Joel Glanton, un Texas Ranger, est chassé de l’armée pour meurtres. Il rassemble alors, autour de lui, une bande de hors-la-loi sanguinaires et se fait engager par l’Etat de Chihuahua afin de chasser les Apaches présents à la frontière du Mexique…
Alors que Donald Trump a été investi Président des Etats-Unis, Hugues Micol nous propose de redécouvrir un pan méconnu de l’histoire américaine en mettant en scène le destin meurtrier de John Glanton, un mercenaire qui payait ses hommes au scalp et qui, selon la légende, faisait sécher les têtes coupées de ses victimes dans un cabanon. En nous dévoilant les exactions et la personnalité de cet homme assoiffé de sang, l’auteur (à qui l’on doit des œuvres comme Terre de feu ou encore Tumultes) nous plonge dans la face cachée de la conquête de l’Ouest et dépeint l’extrême brutalité d’une période peu glorieuse préfigurant la Guerre de Sécession. Au gré de planches en noir et blanc dont les dessins évoquent les gravures des Désastres de la Guerre de Goya, Micol signe une fresque sombre et brutale, pleine de bruit et de fureur. Une fresque qui, reposant sur une narration virevoltante et rythmée, rappelle à quel point l’humanité peut parfois être abjecte et qui, par écho, donne à réfléchir sur l’état du monde et de nos civilisations.