Les représentations nues d’hommes et de femmes ont provoqué des scandales tout au long des siècles (nus féminins bien sûr plus souvent, malheureusement). Souvent coincés dans un contexte religieux, beaucoup d’artistes ont décidé de perturber «le bon goût» de l’époque en se lançant dans l’art nu. Pour célébrer les tendances follement érotiques des artistes au fil des siècles et le nu artistique, nous avons dressé une liste de 10 nus artistiques qui ont marqué l’art !
Praxitele, Aphrodite
Bien que les Grecs n’aient eu aucun problème à montrer leurs dieux masculins sans vêtements, les mêmes règles ne s’appliquaient pas aux femmes. Même Aphrodite, la déesse grecque de l’amour, a toujours été sculptée portant des robes drapées.
Mais au milieu du IVe siècle avant J.C, un sculpteur nommé Praxitele a donné forme à une Aphrodite nue. Son Aphrodite, se déshabillant pour son bain était la première représentation grandeur nature d’une forme féminine nue. Il s’agit certainement de la première grande œuvre de l’art nu.
Titien, La Vénus d’Urbin
Il s’agit probablement du portrait d’une courtisane. Avec sa nudité sans équivoque et son fort regard dans les yeux des spectateurs, la femme nue dans cette œuvre de 1538 est indéniablement érotique.
Diego Vélasquez, Vénus à son miroir
Ce tableau est le seul nu «survivant» de Vélazquez, un artiste espagnol du XVIIe siècle. Il était le peintre du roi Philippe IV et donc il ne craignait pas de faire de telles peintures.
Goya, La Maja nue
Cette peinture de Goya est controversée pour des raisons évidentes. Elle deviendra même «la première peinture d’une femme nue de taille humaine totalement profane dans l’art occidental». Il s’agit de l’une des premières représentations explicites de poils pubiens féminins. Au moment de sa création, l’Église catholique interdisait l’exposition de nus artistiques, de sorte que la femme nue de Goya n’a jamais été publiquement exposée du vivant de l’artiste.
Édouard Manet, Le déjeuner sur l’herbe
Dans ce tableau, la femme n’a aucune raison explicite d’être nue et ses partenaires sont tous deux vêtus. Mais, la nudité n’était même pas la partie la plus choquante de ce tableau. Le style de peinture de Manet et son refus de faire de subtiles graduations entre la partie claire et sombre de la peinture, ainsi que sa profondeur et sa perspective délibérément peu profondes, sont également considérés comme avant-gardistes.
Édouard Manet, Olympia
Les critiques de l’époque décrivaient cette peinture à l’huile comme «vulgaire» et «immorale». Tout cela à cause du regard du sujet nu (regardant directement le spectateur) et à cause de la représentation «flagrante» d’une prostituée. Ils se sont également plaints que le physique élancé de la femme la faisait ressembler à une jeune fille et que les nombreux objets figurant sur la peinture étaient des signes clairs qu’elle était effectivement une «dame de la nuit».
Jean-Auguste-Dominique Ingres, La Grande Odalisque
La Grande Odalisque a provoqué de larges critiques lorsque le tableau a été montré pour la première fois. Mais pas à cause de la nudité, mais à cause des proportions allongées et du manque de réalisme anatomique. Un critique a fait remarquer que le sujet n’avait «ni os ni muscle, ni sang, ni vie, ni soulagement, ni rien qui constitue une imitation». Les critiques de l’époque croyaient que les allongements étaient des erreurs de la part d’Ingres, mais des études récentes montrent que les allongements étaient des distorsions délibérées.
Gustave Courbet, L’origine du monde
Cet érotisme réaliste et graphique a encore le pouvoir de choquer et de déclencher la censure. Gustave Courbet aimait choquer le public et il a adoré le faire à travers toutes ses peintures. Il a fait «L’origine du monde» pour protester contre les règles de l’art de l’époque qui obligeaient les artistes à dessiner les sujets avec des corps stéréotypés et camouflés. Courbet détestait cette formule et disait qu’il ne pouvait peindre que ce qu’il voyait.
Katsushika Hokusai, Le rêve de la femme du pêcheur
Cette estampe représente la femme d’un pêcheur qui tire son plaisir d’une rencontre plutôt unique avec une pieuvre.
Pablo Picasso, Les Demoiselles d’Avignon
Ce tableau de Picasso a suscité un tollé généralisé lorsqu’il a été exposé pour la première fois en 1916, et les critiques et les membres du public l’ont qualifié d’immoral. Non seulement Picasso avait peint cinq prostituées, mais son style révolutionnaire de les représenter à l’aide de formes géométriques et de couleurs audacieuses c’était tout simplement trop pour les critiques et le public de l’époque.