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L'Edito

À l’heure où des groupes de fanatiques détruisent et réduisent en cendres des sites historiques, tout en alimentant leurs ressources financières destinées à l’achat d’armes par le biais du trafic d’œuvres volées sur ces sites, l’importance du patrimoine saute, si j’ose dire, aux yeux.

D’autant que les Journées Européennes du Patrimoine ne sont pas une initiative isolée, comme leur nom l’indique, mais un projet réunissant cinquante États et mené par le Conseil de l’Europe 

 

et la Commission européenne, dimension que l’on ne perçoit pas nécessairement, et qui est pourtant au cœur du projet.

Ces Journées ne sont donc pas la simple opportunité de visiter gratuitement des sites ou des musées, ni d’entrer dans des lieux habituellement fermés au public, mais aussi une brève et néanmoins fondamentale mise en valeur du fonds commun culturel.

Natalia Leclerc, Co-rédactrice en chef du Poulailler.

Une sélection des chroniqueurs

Le choix de Natalia Leclerc

L’Homme penché, Compagnie mo3

Jardin des Explorateurs, rue de l’Église

Samedi 19 septembre, à 16h et à 20h

L’Homme penché, spectacle de rue de 30 minutes associant jonglage d’argile, théâtre de geste et clarinette.

Parce que la compagnie mo3 a été créée à Brest en 2007, et qu’il est grand temps pour moi de découvrir son travail.

Parce que la clarinette est un des instruments dont j’aime les sonorités. Parce que l’idée de jonglage d’argile m’interpelle : quelle légèreté peut avoir une balle d’argile ? quelle résistance dans la main, dans l’air ? La balle reste-t-elle une balle, tour après tour, ou est-elle modelée par le mouvement ? Comment le jonglage peut-il devenir sculpture ?

Parce le jonglage est un art aérien et que je veux voir comment on jongle avec de la terre. Parce que l’homme penché m’évoque une tension vers le bas et que le jonglage tire vers le haut. Parce que je me demande s’il sera question de terre et de ciel, ou de tout autre chose.

Parce que l’homme penché est en situation d’instabilité, et que le jongleur, lui, est en équilibre, et que je me demande comment s’associent la maîtrise et la perte de contrôle.

L’option de Matthieu Deuzelles

Le Brest de Mac Orlan, rue de St Malo

Samedi de 14h à 22h - Dimanche de 14h à 18h

Organisé par l’association Vivre la rue et le Studio Fantôme

Une plongée dans le monde fascinant de Pierre Dumarchey, mieux connu sous le nom de Mac Orlan. Bohème bourlingueur, peintre en herbe, auteur de romans d’aventures et fantastiques, écumeur de ports, scénariste, grand reporter, essayiste et enfin parolier fasciné par le son inquiétant de l’accordéon, il est sans doute le plus breton des écrivains non bretons.

Afin de lui rendre hommage, il ne fallait rien de moins que la rue Saint-Malo, dans laquelle on déambulera comme dans les bas-fonds du port du Havre, au milieu de musique, de dessins, de livres, d’expositions (dont une consacrée aux couvertures de ses oeuvres, et réalisée par Briac). On y croisera peut-être Margaret, ou même Juliette Greco. On y rencontrera certainement Arnaud Le Gouëfflec, créateur du label « l’Eglise de la petite folie » et artiste lui aussi touche-à-tout. Du Mac Orlan à la sauce musicale d’un John Trap ou d’un Arnaud Le Gouëfflec dont on connait le goût de l’inattendu, des contre-pieds et du mystère. La rue Saint-Malo en noir et blanc.

Les envies de Stéphane Debatisse

Entre passé et modernité :

Envie de me plonger dans l'histoire et de découvrir les 600m de galeries cachées dans les fortifications du port de commerce  qui ont servi d’hôpital militaire et de camp de prisonniers et servent aujourd'hui de stand de tir (entrée 32 rue Jean-Marie Le Bris, près de la Carène, le samedi uniquement). Envie de découvrir l'architecture contemporaine de Brest avec la visite de l'auberge de jeunesse, ou de la piscine Foch et de ses installations techniques.

Dans l'envers du décor

Envie de me sentir artiste ou curieux privilégié à la Carène. Faire de même au Mac Orlan (et sa terrasse).
 
Du cinéma dans un cabaret
 
Enfin envie de m'évader avec la projection du premier film de science-fiction par la cinémathèque de Bretagne à l'espace Vauban samedi à 18h15 (réservation conseillée). Un jeune ingénieur parvient à dompter la foudre et menace de détruire Paris.

Si vous avez d'autres envies, c'est par ici

Photo principale : Guy Denning, portraits de victimes civiles anonymes de la catastrophe du 9 septembre 1944 dans l'abri Sadi Carnot

Peinture : Jean-Baptise Reignault, L'homme physique, l'homme moral, et l'homme intellectuel. 1810 / Musée des beaux-arts de Brest.

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